Ce sont pourtant…

(Publié dans la revue La main millénaire n°3 – Été 2012) Ce sont pourtant les rives d'un fleuve sibérien qui me sidèrent,Un voyage que je ne commettrai pas.Un paysage que je ne ferai pas mien.Son débit calme où je ne noierai rien, bien j'en sente affluer la puissance dans mes veines,Comme une drogue.S'invitant comme une drogue et disparaissant de même.Je resterai au chaud loin des beautés inconnues,Ou si peu.Suffisante me restera la promesseEnsauvagée et sinueuse de son lit.*Je ne serai donc pas celui qui en vient,Rien à sauver que mon foutu égoïsme, alors!Je n'appartiendrai pas à ses rives maladroites,Ni à ce corps trop grand.Ni à rien d'autre.Nulle menaceNul prophèteNulle utopie.Non, aucune de ces choses.Suffisantes m'en resteront les promesses.*Le lendemain, je garde au frais de ne pas esquinter hier,Le porte à mon sein stérile.C'est sans doute très bien ainsi.(...)Encore me sidèreSans doute un songe sibérienUn fleuve qui désunit les clameursOu les charrie.*Comme une drogue, c'est parti,L'on s'en réveille.Des…

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Chroniques du rétablissement instable d’une existence passionnée (extraits, 2007)

(Extraits publiés dans la revue Souffles n°223 – mai 2008) L’ange noir d’un désir non proclamé regardait l’ange dépravé avec tristesse. « Est-ce donc cela ? Je n’ai rien à maudire et je bénis les siècles d’avoir ramené l’enfer à vous. Pauvres bêtes qui croassez machinalement vers des voies sans issue.» * * * N’oublions jamais que notre ombre se nourrit de lumière. * * * Les gestes resplendissent sous le calme lunaire. Nous voulions des amantes et des chiens fidèles. Crapaud, coasse du gémissement de ton prince en attente, la princesse s’abandonne enfin. Et nous sommes aveu et honte à la fois. * * * L’homme brisé sait la nature des chaînes qu’il vient de rompre - la nature (mais non l'espèce) de l’animal mort en amont. Il sait qu’un jour il devra boire. Nul homme ne peut résister mille ans sans boire. L’homme brisé a perdu sa lueur. Alors, que lui importe? * * * Dénigrant…

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Ventre Repaître Repentances

J’ai du bon tracas dans ma garçonnière et quelques miroirs déformants. J’ai du bon tracas dans ma garçonnière et des faire-valoir distrayants. Je prends mes clics et tes claques et je paye une tournée à celui qui n’a jamais connu les foudres d’une femme. Pauvre gars! C’est pas jojo… Qu’est-ce que c’est que ce bordel, dis-tu parfois. Je te donne entièrement raison. Qu’est ce que c’est que ce bordel? Ventre repaître repentances, que je réponds jusqu’à l’indigestion. Repaître, combler, un sac de plâtre dans le gosier, inavouable. Repentances, l’inavoué. La matrice crève la dalle, le cocon est tordu. Qu’est ce que c’est que ce bordel… Dis-tu? Ventre repaître repentances, ai-je répondu. Encore. Enonciation des fées, effet d’annonce. L’arène est ouverte, en son centre l’infante, jusqu’à la mise à mort au coucher du jour, après le festin, bien sûr. Repaître, le taureau au pâturage, avant. Et la panse douloureuse de liberté, et le vin solitaire du mendiant…

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Chloé

je ne me lasse pas d'imaginer son corps tranquille je ne me laisse pas aller à la mélancolie, les jours heureux je les ai dans un écrin et les emporte sur mon île. je ne laisse pas venir à moi ces nuits de péril où, dans l'égarement d'un verre de trop, le silence se perd et vous distille. à moi, quand sous tes mains disparaissait la ville. je ne me lasse pas/ t'apercevoir sur mon île, jetant ton corps dans les absinthes épouse de mes absences, maîtresse absente, femme futile; je te ramène à moi, chaque soir un peu plus docile à la lumière de mes humeurs sous le nuage d'encre de ma dernière cigarette. je te borde là, dans cette bouffée tranquille, et le soupçon n'est pas pour toi je te caresse encore et la promesse nocive de t'emmener boire un dernier verre. voir une étoile digne de ce nom dans la ville de lumière.…

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En volutes

J’m’en volute, je m’en voulais Dans l’espace confiné de ta peau A demi caressée. A demi étouffés Les rires, la complicité... Les rires. Je pars à l’aventure, Ce sont des murmures Que tu glisses sous mes doigts, A l’aventure, A l’aventure de toi... J’m’en volubile, j’me fais de la bile, Ouvre la fenêtre de notre huis clos, Mes yeux traînent sur un coin dénudé de ta peau. Je me bibine, je me siffle un joli mouron... Je me bibine, je me déconsidère, allons bon! Ça me contamine Mes mains se débinent à l’approche Sournoise de ton dos, Devenu Do... De ton dos devenu Do. Esclave de tes humeurs, Enclave de mes ardeurs. J’m’en volute, je m’en voulais Dans l’espace confiné A demi caressée A demi étouffés Les rires... Retourne toi!

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