Emma

T’as la guibole cagneuse et la joue trop rosie
Pour jouer les fielleuses… T’as même pas midi:
A ta jolie jupette que sait flirter le vent,
Ta main défroisse agile la courbe du temps.

T’as la langue qui fredonne des pas ci des pas là…
L’homélie des mignonnes sur le vin du dimanche.
Lorsque la bise bourdonne à tes modestes hanches,
Tu t’amuses à tout va de ceci en c’ui-là..

Je vis d’amour à mort
Mais meurs d’amour à vie…
Je mène l’amour à mort
Dans une marre d’ennui…
J’ai la synapse absinthe
Et d’un laps m’absente
Parmi ce qui m’esquinte
En ces lieux que j’fréquente …

N’oublie pas ces miettes à donner aux moineaux
Qu’un simple ou une nymphette aurait jetées sitôt,
Ce miellat de ton cœur décliné par les sots,
Ces merles moqueurs dont je connais le lot…

C’est toute une aventure que d’être ainsi que toi:
Furibonde, sans mesure, de la vie plein les bras,
Si ce n’est la fêlure au creux de celui-là,
La vilaine piqûre dont on ne parle pas.

Tu t’envoies en l’air, une nuée de moineaux
Alourdie de mystères et de miettes de pain,
Dessinée dans l’azur comme à la Saint Machin.
Une petite môme s’enfuit dans un silence de trop…

Tu vis d’amour à mort mais meurs d’amour à vie…
Emma s’endort…